Histoire

Historique de la Tour carrée 

C'est l'ancienne église Saint-Guénolé (XVème siècle), en ruines au XVIIIème siècle (le culte y est interdit le 23 avril 1722).

Il subsiste la tour ouest de 1488. En 1489, l'année qui suit son achèvement, le pape Innocent VIII, par une bulle du 11 novembre, érige Saint-Guénolé en succursale de Beuzec-Cap-Caval. Elle est réunie à Penmarch en 1802. La petite chapelle accolée à la tour date de 1845. On remarque au pignon est de la chapelle les armoiries de la famille Tanguy du Chastel.

Dès le début du XVIIIème siècle, l'église tombe en ruines. Le culte y est interdit dès le 23 avril 1722. Les Saintes Espèces sont d'ailleurs transportées dès 1722 dans la chapelle de Saint-Fiacre, aujourd'hui détruite ;
La façade Ouest de cette église, grosse tour carrée, est surmontée de guérites en pierre, ornées de clochetons gothiques qui en dissimulent la masse. Le portail ressemble beaucoup à celui de Saint-Nonna en Penmarc'h. La niche entre les deux portes est la même, comme aussi la verrière que domine une Notre Dame de Pitié sur la robe de laquelle on a sculpté un navire. Les deux tourelles de chaque côté sont ornées de vaisseaux de guerre, de navires à voiles et de barques de pêche au-dessus de poissons. Au pignon Est, est un fascé de six pièces, armes de Tanguy du Chastel, timbrées d’un casque et d’un lambrequin. Saint-Guénolé était une trève de Beuzec-Cap-Caval, paroisse autrefois importante et tombée aujourd’hui au rang de chapelle de secours de Plomeur. Ce n’est que depuis le Concordat de 1802 que ce quartier a été rattaché à Penmarc'h. L’église, dont l’emplacement des murs se voit encore, datait de 1488. Une bulle d'Innocent VIII, de 1489, érigea la trève de Saint-Guénolé en succursale avec prêtre résidant et soumission à l'église-mère de Beuzec.

Dès 1700 l’édifice menaçait ruine, et en 1744 messire Jean Le Herrou, recteur de Beuzec-Cap-Caval, dressait de l’état de la chapelle le procès-verbal suivant :

« Elle a de longueur, du pignon orient au carré de la tour, 112 pieds, et 22 pieds de large dans la nef, et 11 pieds de largeur dans le bas côté, sans compter le mur de refente qui a 2 pieds ; le dit mur a neuf arcades soutenus de 8 piliers ronds, non compris les 2 pignons. Dans le mur du côté du midy 6 fenêtres sans vitres ; au pignon d’orient est l’emplacement de la maîtresse vitre ; au même côté est un vitrail vis à vis le bas côté avec ses cornières sans vitres ; dans le mur bas côté nord faisant le mur du bas côté il y a 4 fenêtres maçonnées en partie, y compris celle de la croisade, et dans le même mur une porte maçonnée dans la partie du milieu. Au pignon d’orient est le maître-autel en pierre. Un autre autel se trouve du côté de l'Evangile vis à vis le bas côté. Il y a un autre petit autel joignant le mur nord, et dans une chapelle costière même côté nord où est la piscine servant aux fonts baptismaux. Sept autres petits autels à dos joignant les piliers de l’église, les dits autels en pierre, un autre autel joignant l’entrée du chœur côté midy. Il y a un écusson sur le pilier servant de pignon du côté nord et joignant le maître autel, portant une croix. La dame Catherine d'Ernothon, épouse de Louis Dargonges, chevalier marquis de Raves, baron du Pont... déclare avoir à cause de ces seigneuries plusieurs prééminences en cette église, qu’elle est hors d’état d’en donner la preuve car la plupart des titres anciens ont péri par l'injure du temps ou consumés par le feu des gens des guerres civiles ; elle fait donc des réserves. Au bas et près la petite chapelle étant au bout d’orient, côté de l'Evangile du maître autel, joignant le mur costier, il y a dans le mur une tombe voutée où est en supériorité un écusson chargé d’un lion couronné, armé et lampassé, et en face sur la pierre qui forme la clôture de la voute pareil écusson avec des supports, et vis à vis la quatrième arcade dans le mur costier est une petite tombe sans écusson. Au bas du maître autel au 1° rang sont huit pierres tombales ; sur la seconde côté de l’épître est un écusson chargé de 3 épées ou coutelas, portant en chef un lambel et un lozange ; pas d’écussons sur les autres pierres, mais des chiffres et des ornements. Toute l’église est découverte, les fermes sont très endommagées ; sur les sablières de bois se trouvent plusieurs écussons aux armes de France et de Bretagne. En la clef de voûte du portail est un écusson portant une croix, au pignon en dehors est un écusson représentant 2 tourteaux et un franc quartier. Au-dessus de la porte étant du même côté par laquelle on entroit au chœur, écusson chargé de 3 fasces surmontées de 3 hermines, au-dessus duquel, écusson aux armes de Bretagne. Au bout orient du même mur en dehors écusson avec 3 jumelles. La tour en entier paroit un ouvrage digne d’être fini et conservé, ces écussons seront lors de la réédification rétablis autant que possible dans les endroits convenables »
(Note de M. Peyron, prise aux Archives départementales). 


Les raisons alléguées furent agréées en haut lieu, et le culte fut rétabli à Saint-Fiacre, mais ce ne fut pas pour longtemps.

En 1845, la chapelle était complètement en ruines, et vers 1938, une croix seule en marque l'emplacement. Le porche Sud de l’église de Saint-Guénolé existait encore vers 1860. Il était remarquable par la finesse de ses sculptures. M. du Chatellier l’a acquis pour une certaine somme d’argent et en a pris les meilleures pierres pour la construction d’une chapelle, dans sa propriété de Kernus, près de Pont-l'Abbé.

La couverture qui se trouve au sommet de la tour, ainsi que la petite chapelle accotée à la façade Est, datent de 1845.

Vers 1900, M. Le Coz, recteur de Penmarc'h, fit bâtir près de l’église une maison entourée d’un enclos, à l’usage du clergé. C’est depuis l’introduction dans le Finistère de l’industrie sardinière à l'huile que Saint-Guénolé a repris une partie de son ancienne importance. L’agglomération compte environ 2.000 habitants vers 1936 (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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La Tour carrée est le plus ancien monument de Penmarc'h.

C'est ce qui reste de l'église tréviale Saint-Guénolé dont la construction s'achève en 1489. Elle comportait alors à l'ouest de  la grande Tour Carrée, une nef de 38 m de long à l'est avec un seul bas-côté. En octobre 1489, une bulle du pape innocent VIII érige Saint- Guénolé en succursale de Beuzec Cap-Caval.

C'était une époque de grande prospérité économique et les capitaines marchands participaient largement au financement. Comme plus tard sur l'église Saint-Nonna du bourg, leurs caravelles furent gravées sur le porche. On trouve aussi des inscriptions sur la façade ouest, associées ou non à ces navires,  signatures des maîtres de barque ?





La Tour était aussi un poste de guet. Trois ouvertures éclairent un passage qui la ceinture : elles permettent l'observation tant vers la mer que vers la terre, et au sud-est, vers la tour presqu'identique de l'église de Saint-Nonna.

Des notables furent inhumés à l'intérieur de la grande église. Une pierre tombale trouvée sur le site est exposée dans la tour.


Pendant plus de 200 ans, la trève qui appartenait à la paroisse de Beuzec-Cap-Caval, fut desservie par un prêtre résident. Mais après les guerres de la ligue et les exactions de La Fontenelle, les habitants ne purent continuer à entretenir leur église. En 1745, elle fut abandonnée car la toiture s'effondrait. Les cérémonies religieuses furent transférées 100m plus loin à l'ouest, à la chapelle Saint-Fiacre aujourd'hui disparue.

Sur l'ancien cadastre de 1832, la nef de l'église est encore visible. Les deux calvaires à l'ouest et à l'est y figurent.


En 1845, le chœur fut fermé par une chapelle construite à partir de pierre taillées et autres vestiges de l'église et/ou de la chapelle Saint Fiacre et la tour coiffée d'un toit qui n'existait pas auparavant.
Le toit pointu de la Tour Carrée est probablement en relation avec la pétition d'une quinzaine de marins de Kérity demandant l'entretien de la Tour, pour eux un repère nécessaire qui "guide et rassure". Meilh an Talarou et Tal an Tour formaient alors l'avant dernier alignement pour entrer au port de Kerity.

Un vestige encore visible de l'ancienne église est le proche sud que l'on peut voir au château de Kernuz.


La Tour Carrée fut classée monument historique par décret du 7 février 1916.

Malgré  tout, le site  fut utilisé régulièrement pour les pardons et pour certains évènements jusqu'aux années 1950. En 1944, le projet de construire une nouvelle église à l'emplacement de l'ancienne fut avancé. Faute d'accord entre l’Évêché et les services des Beaux Arts, le projet ne se réalisa pas.
Tal an Tour reste un symbole important pour le quartier et les marins. Un chalutier-thonier Tal an Tour, 18,50 m,  a été lancé en 1974 par le chantier des Charpentiers Réunis pour Louis Le Pemp (voir . Mouez n° 37, janvier 2009) :
 


1 commentaire:

  1. Bravo pour ce travail fournis, c'est un monument ce vestige et il attire l'oeil !

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